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L'actu : Découverte des noms de rues
Episode 2
La Place d’Entraigues à Chirac et la Place de L’Orme au Monastier
Le cœur de nos deux bourgs est occupé, chacun, par une place centrale. Plusieurs rues convergent vers elles.
Chirac, Place d’ Entraygues
Le nom de la place est dû à l’attribution du fief de Chirac au profit de noble Albert de CAYRES, seigneur d’ ENTRAYGUES en Vivarais, héritier par testament de Maralde de MONTFERRAND, veuve de noble LORDET de CHIRAC. Le baron d’ ENTRAYGUES était gouverneur de Marvejols et bailli du Gévaudan. Son héritier, Jacques de LAUNAY baron d’ ENTRAYGUES, devint pleinement possesseur de tous les droits sur la terre de Chirac en 1640. Ce dernier résidait dans la tour qui subsiste sur la place.
Coeur de la cité de Chirac, la place dessert l’église Saint-Romain par son chevet et un magnifique portail roman à plusieurs voussures et chapiteaux historiés. Devant ce portail subsiste la trace d’une ancienne absidiole romane témoignant de plusieurs campagnes d’édification de l’église entre les XIème et XIIème siècles. Probablement fallut-il agrandir l’église de cette cité importante du Gévaudan en pleine croissance de population.
Outre l’église Saint-Romain et la Tour d’ Entraygues, la place du même nom est bordée par une fontaine et un lavoir, l’ancienne chapelle Saint-Jean (XIVème siècle), devenue salle d’exposition, plusieurs rues et belles maisons des XIIIème, XIVème et XVIème siècles, remaniées dans les périodes suivantes.. L’ensemble de la place et ses façades conservent encore une certaine unité, en rappelant l’importance politique, sociale, économique et religieuse de la cité de Chirac.
Le Monastier, Place de l’Orme
L’examen attentif des deux compoix (documents fiscaux) du Monastier, datés de 1551 et de 1652 et conservés aux Archives départementales de la Lozère, nous révèle que le vocable ‘de l’Orme‘ est assez tardif, probablement le XIXème siècle. En effet, le nom de la place, qui est au centre du bourg artisanal ancien, proche de l’enceinte monastique bénédictine du prieuré, est ‘Place de l’Houm‘ ou ‘Place de l’Hom‘. Ces mêmes documents les mentionnent pour mesurer les propriétés privées qui la bordent et qui sont assujetties à la taille (impôts dû sur les propriété non-nobles sous l’Ancien Régime). Il est précisé aussi la position du pilori (échafaud de pièces de bois dans lequel on bloquait la tête et les mains d’un condamnée, voleur ou autres méfaits). Ce pilori avait pour vocation de dénoncer à la population les mauvais comportements… L’histoire ne dit pas combien de condamnés y furent exposés le temps d’une journée…
Quoiqu’il en soit, la justice s’exerçant autrement, le nom de la place prit par consonance celui de ‘Place de l’ Orme‘. Une croix en fer forgé y a pris place au XIXème siècle dans le cadre des missions catholiques de l’époque. Un orme y fut planté dans la seconde moitié du XXème siècle.
La place est longée par la voie Romaine et la rue venant de la ferme de l’ancien prieuré et de l’ancienne école des Soeurs de Saint-Joseph.